vendredi 29 novembre 2013

Paul Cowdell







A dream in wich I sliced coffin lids like chilis

Source: http://fieryflyingroll.blogspot.ca/2009/03/dream-in-which-i-sliced-coffin-lids.html

mercredi 27 novembre 2013

Hic sunt dracones - Ici sont les dragons



Une photographie de l'exposition Hic sunt dracones - Zde Jsou Draci, du groupe surréaliste de Prague (2013).



mardi 19 novembre 2013

vendredi 15 novembre 2013

lundi 11 novembre 2013

Fabrice Pascaud

TAIRE MA PRÉSENCE

L’araignée du matin tisse son chagrin en fines dentelles de feu.
Des flammèches d’or se dressent et forment une muraille contre les regards anxieux.
Mes empreintes se dérobent, je pars sans laisser d’adresse.
À qui veut en percer le mystère, la clef est derrière le mur.
Le mur ?
Oui, le doux murmure du silence juste à minuit une, à peine partagé entre chiens et chiens. Le loup ? Il est déjà ailleurs ; quelle idée !
Un rire aigu fait grincer les volets d’effroi.
Les barreaux des cellules se ramollissent par trop d’assiduités suspectes.
Ne pas confier au petit jour les plaintes de la nuit. Les laisser se blottir dans les yeux du chat endormi à l’entrée du cimetière des anonymes. Ce chat, à la dérobée de mes rêves, y reconnaîtra les siens tout en se drapant de mon attente.
Avec précaution, j’évite le frôlement des rues sur mon ombre afin que le passé ne me rattrape point.
La richesse de l’ennui surgit au cœur de l’errance, seul espace disponible à la découverte. Ne jamais répondre au premier signe, c’est un passant de l’éphémère égaré.
« L’évasion n’est pas si loin » me confie un oiseau à l’aile barrée de pétales. Devrais-je y lire une invitation à cueillir les envolées de l’instant ? Passons.
Les trottoirs se démobilisent sous la poussée des siècles. Les siècles se réfléchissent les uns les autres dans le palais des glaces de l’histoire. C’est à ce moment-là que le gué des deux rives s’évanouit.

Taire ma présence pour m’effacer au futur…

Fabrice Pascaud


samedi 9 novembre 2013

Eva Svankmajerova










Une armoire réalisée par Eva Svankmajerova, pour une exposition collective du groupe surréaliste pragois.

mardi 5 novembre 2013

Ody Saban



 BIOGRAPHIE

Ody Saban est née le 30 avril 1953, enfermée à triple tour dans le ghetto juif sépharade d'Istanbul. Cependant, neuf ans plus tard, au grand scandale des juifs musulmans comme des Turcs juifs, sa mère divorce puis se remarie avec un artisan musulman. De neuf à seize ans, Ody s'initie avec son beau-père aux arts de la restauration de miniatures, d'enluminures, de fresques, de toiles, de peintures sur porcelaine et sur verre. Elle reçoit une éducation catholique par les sœurs françaises et italiennes.

A seize ans, elle fuit la dictature turque et s'expatrie dans l'état d'Israël. Elle épouse alors la cause du peuple Palestinien.

Pendant dix ans, en Israël, puis à Paris, elle travaille un peu partout. Cela lui permet d'obtenir un diplôme d'Arts plastiques à l'Université de Haïfa en 1976 et de fréquenter, à Paris, en 1977, les Beaux-Arts ( jusqu'en 1980). Après quoi, elle habitera Manhattan avec le photographe Gilles Perret.

Ses longues dérives dans New York donneront lieu par la suite à deux livres. À New York, elle y monte des sculptures monumentales en papier mousseline très fin, toutes destinées à être dispersées par le vent. Parmi elles, un grand cerf-volant de sept mètres avec des masques et des seins. Parmi ses nombreuses expressions artistiques, elle pratique la danse, la peinture, la poésie et des performances dans des squats d'artistes et joue un rôle important dans le mouvement Art Cloche, en 1983. Parallèlement, elle a comencé une œuvre personnelle, qui mêle des phrases en plusieurs langues à ses peintures aussi bien sur des carrés de 10 cm par 10 cm que sur des rouleaux de 20 mètres. Elle fonde, à Paris, le mouvement Singulières Plurielles, puis Art et Regard de Femmes.

Lors d'un séjour à Boston, elle réalise une série d'aquarelles sur les oiseaux et les oiseleurs. Elle continuera longtemps à peindre des personnages à plumes. Elle écrit un reportage sur la prison des femmes d'El Passo ( Texas) où sont enfermées des Salvadoriennes fuyant les escadrons de la mort et traitées comme des bêtes de cirque par une famille de fous. Elle donne un spectacle de théâtre lors d'une visite guidée de la prison d'Alcatraz. Les gardiens sont assez surpris pour qu'elle soit pas inquiétée. C'est en Californie qu'elle commence à peindre de grandes toiles qui ont certaines analogies avec la peinture de Léonora Carrington qu'elle ne découvrira qu'un peu plus tard. Sa peinture, qui est son activité principale, évolue vers une inspiration plus profondément érotique et plus lucidement créatrice de mythes nouveaux. Elle s'implique également dans différents mouvements de femmes. Après un long séjour aux Etats-Unis, elle rentre en France où elle réside actuellement et épouse un homme qui lui donnera un enfant, sa fille Eden, en 1982.

Dès 1990 elle réalise un livre "entier", abondamment sculpté, peint, écrit, calligraphié, imprégné de bribes d'objets, de plantes, de parfums... Cet objet vivant de 5 kilogrammes est la continuation d'une bibliothèque magique. Elle sympathise en 1990 avec Vincent Bounoure, qui a permis la continuation du mouvement surréaliste français après le bouleversement profond qui suivit la mort d'André Breton en 1966. Elle participe dès lors aux principales activités du groupe de Paris du mouvement surréaliste (expositions collectives, tracts, manifestations, contes, poèmes, créations de jeux, réflexions...). Avant comme après la mort de Vincent Bounoure en 1996, elle collabore aussi aux revues internationales Analogon (Prague), SURR (Paris), Salamandra (Madrid). Elle participe à beaucoup de réunions où se côtoient des surréalistes actifs du vivant d'André Breton et de nouvelles générations.  Peu à peu, elle fera connaissance de surréaliste d’autres pays où existe un mouvement surréaliste novateur (Tchéquie, Slovaquie, Angleterre, Suède, Espagne, USA, Ioannina Athènes…).

Elle fraternise avec L'art Brut et Singulier, côtoie les groupes de recherche Art et Psy. En 1998, elle vit quelques jours à Chicago, chez Franklin Rosement et Pénélope Rosemont. Grâce aux écrits de Pénélope, elle découvre de nouvelles créatrices de haut niveau dans l'histoire du surréalisme. Elle sympathise avec Gérard Sendrey qui a fondé le Musée de la Création Franche, à Bègles. Une longue correspondance commence. Elle fait un art qui est très érotique et très fort, qui a des affinités avec l’œuvre d'Aloise.

Elle commence à soutenir en 1993 l'art des fous et des handicapés mentaux comme les trisomiques 21et collabore aux différents mouvements d'outsider Français et étrangers. Elle diffuse actuellement l'oeuvre d'Albert Mouhadeb enfermé à l'hôpital psychiatrique de Tel Aviv. 

 
Ody Saban dessine à l'encre de Chine sur du papier mousseline, pratique l'aquarelle et la peinture (huile et acrylique). Ces sortes de broderies aux couleurs chaudes rappellent les miniatures, mais aussi l'univers cosmopolite qui règne en Turquie, ce dont elle reste imprégnée. Ses dessins évoquent l'érotisme amoureux et chaque feuille est remplie d'enchevêtrements de corps, de visages, de fleurs, exprimant ainsi la plénitude féminine. Si elle s'identifie à Lilith, la femme maudite, c'est pour mieux combattre la misogynie, mais aussi pour révéler la magie qui se dégage de son univers chargé d'onirisme fantastique. Depuis 1977, elle a participé à plus de 60 expositions personnelles et a participé à des centaines d'expositions de groupe.

Thomas Mordant